Bimaristan Arghûn (755/1354)

 

 

 

Localisation : au sud de la vieille ville, dans le quartier de Bâb Qinnasrîn (G9.400).

Visite en : 2006, 2009, 2010.

 

 

 

Réf :

Gaube (1984), n°400

Herzfeld (1955), p.332-338

Korn (2004), n°147

Mayer (1933), p.74-75

Meinecke (1992), 20/20

 

Herzfeld (1955), n°180-184, 229

Oppenheim/Berchem (1913), n°59, 59a, 60

Sauvaget (1933), n°28, 29, 30

 

 

 

Historique

 

Situé à quelques 250m au nord de Bâb Qinnasrîn, ce bimaristan reste un des rare témoin intact de ce type d’édifice.

L’entrée du bimaristan montre des traits stylistiques de la période Ayyûbide semblables à ceux du palais ayyûbide de la Citadelle (ill.3, 5). D’après ibn al-‘Ajamî, le bimaristan repose sur le palais d’un émir, dont le portail a été incorporé tel quel dans l’hôpital d’époque Mamluk. La signature du constructeur Abû Salim ibn Abî Muhammad ibn Amân, qui est inscrite dans la cellule du milieu de la rangée inférieure des muqarnas, pourrait faire référence à sa conversion sous les Mamluk.

L’édifice a été construit en 755/1354 par Sayf al-Dîn Taijâ, alors maître de maison (ustâdâr), du gouverneur de la ville Arghûn al-Kâmilî (en poste de 752/1352 à 755/1354)[1], cet édifice succède donc à une construction Ayyûbide. Il est considéré comme une institution importante pour le traitement des maladies mentales, c’est aussi un centre de recherches médicales reconnu à son époque. Son plan complexe (ill.1) est adapté au programmes médicaux prodigués dans cet établissement.

En exil temporaire à Jérusalem, Arghûn se fait construire une madrasa vers le Haram, la madrasa al-Arghûnîya en 759/1358.

L’édifice est resté actif jusqu’en 1920, aujourd’hui c’est un musée.

 

 

 

Epigraphie

 

755/1354. Texte de construction, bandeau du portail (325x22), 1 ligne au centre, 2 à droite et à gauche (ill.5, 10, 11, 12)[2].

 « Coran VI, 116. La fondation de cet hôpital béni a été ordonné durant les jours de notre maître le sultan al-Malik al-Sâlih, fils du sultan al-Malik al-Nâsir Muhammad, fils de Qalâ’ûn – que Dieu éternise sa royauté ! – par l’avide de son Seigneur Arghûn al-Kâmilî, lieutenant général du sultanat magnifié à Alep la bien gardée ! – que Dieu lui pardonne et lui donne sa récompense le paradis ! dans le mois de l’année 755 (1354), sous l’administration de l’avide de son Seigneur Saif al-Dîn Taijâ, majordome du susdit – que Dieu lui soit Indulgent ! – sous l’entreprise des proches de sa faveur Khalîl, fils d’Aidughdî al-Zarrâq, de Balabân al-‘Alâ’î et de Balabân al-Fakhrî, que (Dieu) leur soit Indulgent ! »

 

 

(n.d). Signature, médaillon de 4 lignes[3].

 « Façon d’Abû Salman, fils d’Abû Muhammad, fils d’Amân que Dieu ait pitié de lui ! »

 

 

810/1407. Décret, 2x4 lignes (50x40) à droite et à gauche du portail (ill.8, 9)[4].

« Son Altesse très noble, auguste, notre maître, le seigneur, le chef, Sayf al-Dîn Tamurbughâ al-Nâsirî, gouverneur général de la province d’Alep, que Dieu puisse garder ! (puisse Dieu glorifier ses victoires !) a ordonné, conformément aux décrets royaux, augustes, de notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir (puisse Dieu prolonger le règne du souverain qui les a promulgués et faire durer son pouvoir !) de rendre ses waqf à cet hôpital et de le rouvrir après qu’il eut été fermé. Maudit en même temps que son père quiconque portera préjudice au waqf de cet hôpital ou prendra à nouveau à son détriment une mesure illégale : celui-là, que le Prophète de Dieu soit son adversaire (au Jour du Jugement). A la date du 1er jumada I 810/4.X.1407. Puisse Dieu avoir pitié de celui qui provoquera cette décision ! »

 

 

825/1422. Décret, 5 lignes (145x80) sur le mur gauche de la baie du portail (ill.10, 11)[5].

 « A la date de rabi’I 825 (février-mars 1422), notre maître Sa très noble Altesse Sayf al-Dîn Tânîbak, serviteur d’al-Malik al-Sâlih, notre maître, le roi des émirs (puisse sa victoire être glorieuse !), agissant en qualité d’administrateur légal de l’hôpital de Sayf al-Dîn Arghûn al-Kâmilî, à Alep (puisse Dieu la garder !), ayant pris connaissance des conditions stipulées par le fondateur (puisse Dieu le récompenser !) dans l’acte de constitution de son waqf, a interdit (l’accès des fonctions rétribuées sur les revenus du waqf à) ceux qui ne satisferaient pas à ces conditions. Maudit en même temps que son père quiconque innovera, dans le fonctionnement de cet hôpital, en dehors de ce qui a été fixé par le fondateur (puisse le Très-Haut le récompenser et lui pardonner, ainsi qu’à celui qui provoqua cette décision et à celui qui administrera bien cette fondation) »

 

 

846/1442. Décret, 4 lignes (145x50) sur la façade nord-ouest à gauche du portail (ill.7)[6].

 « A la date du 22 rabi’II, en l’année 846/30.VIII.1442, Son Excellence noble, auguste, notre maître, le seigneur, le chef, Zayn al-Dîn ‘Umar ibn al-Saffâh, le shafi’ite, chef du bureau de la Chancellerie Royale dans la province d’Alep (puisse Dieu la garder !), a aboli la perception de la taxe sur les marchandises importées [dans la ville d’Alep] (puisse Dieu la garder !) par les chrétiens de la ville de Qârâ, - soit : des étoffes et des produits agricoles, exception faite des fruits – taxe faisant partie du traitement du Secretaire d’Etat à Alep – (cette décision a été prise) par amour du Très-Haut. Quiconque modifiera ces dispositions après en avoir eu connaissance commettra un crime qui retombera sur ceux qui l’imiteront, car Dieu entend et sait tout (Coran II, 177) »

 

 

 

Biblio complémentaire

Hallaj (2000a), p.325-330

Mols (2006), n°22

 

 

 

 

 

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1/ plan du bimaristan

2/ vue du bimaristen depuis le nord

3/ vue du portail depuis le sud

4/ décor géométrique sur la 1e ouverture à gauche du portail

5/ la baie du portail avec son décor géométrique et le bandeau inscrit daté 755/1354

 

 

 

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6/ plan de la voûte de la baie du portail

7/ décret daté 846/1442 vers la 1e ouverture à gauche du portail

8/ une partie du décret daté 810/1407 sur la gauche du portail

9/ l’autre partie du décret daté 810/1407 sur la droite du portail

10/ côté gauche de la baie du portail avec ses inscriptions 

 

 

 

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11/ décret daté 825/1422 et partie gauche du bandeau inscrit sur le côté gauche de la baie du portail

12/ partie droite du bandeau inscrit daté 755/1354

13/ vue d’iwan au sud de la cour principale

14/ façade nord de la cour principale

15/ vue d’une voûte avec impluvium autour de la grande cour

 

 

 

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16/ corridor menant aux deux cours secondaires

17/ les cellules de la cour rectangulaire

18/ les cellules de la cour octogonale  regroupées autour d’un bassin central

 

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

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[1] Sur Arghûn, cf. Mayer (1933), p.74-76.

[2] Texte d’après RCEA 6220.

[3] Texte d’après RCEA 6221.

[4] Texte d’après Sauvaget (1933), n°28.

[5] Texte d’après Sauvaget (1933), n°29.

[6] Texte d’après Sauvaget (1933), n°30.