Madrasa al-Zâhirîya (676/1277)   

 

 

 

Localisation : quartier ‘Amara Juwanîya, au nord de la Grande Mosquée, face à la madrasa al-‘Adilîya (R18.1).

 

 

Réf :

Meinecke (1992), 5/3, 7/7, p.37-40

Sack (1989), 3.23

Wulzinger & Watzinger (1924), E3.4

 

RCEA 4739, 4743, 4744, 4745, 4884, 4885

Leyser (1984), p.33-55

 

 

 

Historique

 

A la mort du sultan al-Zâhir Baybars, le 27 muharram 676/30.VI.1277, son fils et successeur al-Sa’îd Barakakhân voulait l’inhumer vers la Grande Mosquée. C’est finalement à l’emplacement du Dâr al-‘Aqîqî, une résidence Ayyûbide, que le nouveau sultan entame la construction de l’installation en jumada I 676/IX.1277 par le tombeau qui est achevé en jumada II 676/XI.1277. Le corps de Baybars y est inhumé en rajab 676/XII.1277.

La construction se poursuit jusqu’à l’acte de fondation gravé sur le portail d’entrée en dhu’l-qa’da 677/IV.1278, à côté de la signature de Ibrahim ibn Ghanâ’îm, un architecte qui a aussi construit le Qasr al-‘Ablaq[1]. L’inscription gravée sur la porte du tombeau en dhu’l-qa’da 677/III.1279 (ill.5), probablement par le sultan al-Mansûr Qalâ’ûn, complète l’acte de fondation précédent.

Le 11 dhu’l-qa’da 678/15.III.1280 le sultan al-Sa’id Barakakhân meurt en exil, son corps rapatrié à Damas, est déposé dans le tombeau aux côtés de son père en rabi’ I 680/VII.1281, à cette date l’installation ne semble toujours pas achevée. Le décor de mosaïques du tombeau[2] pourrait dater de cette période (ill.7).

Le sultan al-Mansûr Qalâ’ûn fait graver une inscription rendant hommage aux deux défunts sur le portail d’entrée, elle doit dater de 686/1287.

En 1878 la Bibliothèque Nationale s’installe dans le tombeau de la madrasa et en 1879 une école est fondée dans les locaux.

Les deux tombes ont été rénovées en 1908. L’édifice est en restauration depuis quelques années.

 

 

 

Epigraphie

 

676/1277. Inscription funéraire[3].

« Ceci est le tombeau de l’esclave avide de Dieu, le sultan al-Malik al-Zâhir, le guerrier, le champion de la foi, le combattant dans la voie de Dieu, Rukn al-Dîn Abu’l-Fath Baybars, décédé le 27 al-muharram de l’année 676 (30 juin 1277) ».

 

 

676/1277. Inscription de fondation, bandeau supérieur et au milieu de la baie du portail (ill.4)[4].

« Basmallâh. (Voici) ce qui a été constitué waqf en faveur de ce mausolée, des deux collèges et de la maison de la tradition du Prophète : la parcelle du village d’al-Tura, du canton d’Adhri’ât, qui équivaut à onze parts, un quart et un huitième de part, sur la principe de vingt-quatre parts ; le village d’al-Sarmân, en entier, du canton d’al-Sha’râ’ ; le village d’Azra’, en entier, du canton de Nawâ ; la parcelle du village de Bait al-Râma ; le village de Suwaima ; le village d’al-Zirâ’a, d’al-Ghawr, qui équivaut à deux parts, sur le principe de vingt-quatre parts ; la parcelle d’al-Ashrafîya, du canton d’al-Marj, du pays de Damas, qui équivaut à dix-neuf parts et demie, de vingt-quatre parts ; les trois vergers connus sous le nom d’ibn Sallâm, à l’extérieur de Damas, sur les terrains d’al-Shams oriental, sur la pente du Qasiyûn ; un verger connu sous le nom d’al-Sabtîya, à l’extérieur de Damas, sur la hauteur septentrionale ; le moulin d’al-Sabtîya, contigu au verger sus-dit ; la vigne connue sous le nom de vigne de Tâ’a, dans la ville de Bâniyâs ; un khân à Bait Hannâ ; une boutique, dans le voisinage der vergers d’ibn Sallâm ; un khân, connu sous le nom d’al-Istabl, à l’extérieur de Damas ; le rez-de-chaussée, en entier, de la qaisarîya d’al-Sharb. Cela (a été stipulé) en l’année 676 (1277) ».

 

 

n.d. Signature dans la trompe gauche de la baie du portail (ill.4)[5].

« œuvre d’Ibrâhîm, fils de Ghânim, l’ingénieur, que Dieu ait pitié de lui ! »

 

 

n.d. Inscription de construction, bandeau inférieur de la baie du portail, 2 lignes (ill.4)[6].

« La fondation de ce mausolée béni et des deux collèges florissants a été ordonnée par le maître, le sultan al-Malik al-Sa’îd Abu’l-Ma’âlî Muhammad Baraka Khan, fils du sultan martyr al-Malik al-Zâhir Rukn al-Dîn Abu’l-Futûh Baybars al-Sâhilî. Il l’avait fondé pour y ensevelir son père, le martyr, mais il le rejoidra bientôt (dans la tombe), et le tombeau renferma deux rois magnifiques, Zâhir et Sa’îd. La terminaison de sa construction fut ordonnée par le sultan al-Malik al-Mansûr Saif al-dunyâ wa’l-Dîn Qalâ’ûn al-Sâhilî, associé de l’émir des croyants, que Dieu éternise sa souveraineté ».

 

 

n.d. Inscription de fondation 4 lignes sur le linteau de la porte du tombeau (ill.6)[7].

« Ce dont l’achat a été renouvelé et constitué waqf pour les desseins stipulés dans l’acte de waqf ; - la fabrique de poteries à Darb al-Fawâkhîr ; - les maisons avec leurs étages ; - la parcelle du village de Sahyâ, dont la valeur est de deux tiers de part, de vingt-quatre parts ; - les trois greniers (?), avec leurs étages, à al-Marja ; - la parcelle du village d’al-Istabl dans la Bikâ’ précieuse, dont la valeur est de dix parts, un quart et un quart de huitième de part, sur vingt-quatre parts ; - la parcelle de xxxx (?), dont la valeur est d’une part sur vingt-quatre parts, ce qui complète le huitième du village susdit ».

 

 

 

Biblio complémentaire :

Flood (1997), p.57-79

Rabbat (1997), p.227-239

Vigouroux (2004)

Kenney (2006), p.175-200

Mols (2006), n°2

Weber (2006), n°57, 102, 103

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan

 

2/ vue du tombeau à l’angle Sud-Ouest

3/ portail

4/ bandeaux inscrits de la baie du portail

5/ porte du tombeau pendant les restaurations

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6/ inscription de fondation sur la porte du tombeau

 

7/ mihrâb sur le mur Sud du tombeau

 

 

 

 

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[1] Voir la notice, in Meinecke (1992), 4/99.

[2] Voir les études de Flood (1997), Rabbat (1997) et Kenney (2006).

[3] Texte d’après RCEA 4739.

[4] Texte d’après RCEA 4743.

[5] Texte d’après RCEA 4744.

[6] Texte d’après RCEA 4884.

[7] Texte d’après RCEA 4885.