Madrasa Saqraqîya/Aqturay (760/1359)

 

 

 

Localisation : sur la rive gauche du nahr Abû ‘Alî, au nord de la mosquée Arghûn Shâh, sur la route du cimetière al-Raml (plan n°25).

 

 

 

Réf :

Meinecke (1992), 19B/17

Salam-Liebich (1983), p.135-141

Sobernheim/Berchem (1909), p.109-112

 

Mayer (1933), p.71

RCEA 6324

Sobernheim/Berchem (1909), n°49, 49a

 

 

 

Historique

 

L’édifice est construit en 760/1359 par Saif al-Dîn Aqturâq. D’après la très longue inscription en façade (ill.6-8, 10-11), il est spécifié que l’édifice a une fonction de mosquée funéraire, cette même inscription énumère une importante dotation très détaillée, datée de 757/1356. L’édifice présente une façade symmétrique avec un portail au centre et des ouvertures doubles en ablaq de chaque côtés (ill.1, 3). La partie droite surmontée d’un dôme abrite le tombeau du fondateur, la partie gauche est une salle de prière. En tant que mosquée, l’édifice n’a pas de minaret.

 

 

 

Epigraphie

 

760/1359. Inscription de fondation, 2 lignes sur la façade et la baie du portail (a, b), 2 autres lignes en dessous (c, d)[1].

« (a1) Au nom d’Allâh… a consacré sa noble Grandeur Saif al-Dîn Aqturaq, le chambellan, cet endroit béni comme mosquée pour Allâh et comme mausolée pour enterrer, et a constitué waqf pour son entretien, pour l’exécution de son mobilier et de ses décorations : l’ensemble des deux champs contigus (situés) dans le district de Hisn al-Akrâd et qui sont Marj al-Sultân et Qumaira ; et l’ensemble (b1) des deux jardins contigus (situés) dans le village de Rash’în du district de Tripoli, dont l’un s’appelle Mas’ûd et l’autre Ibn al-Aframî ; et l’ensemble des quatre magasins contigus (situés) sur le côté oriental du marché des Pâtissiers à Tripoli ; et la maison entière contiguë à la mosquée ; et l’ensemble des trois maisons contiguës au caravansérail des Egyptiens, à Tripoli ; et l’ensemble de la portion dispersée et sa valeur ; et les trois quarts (a2) de la maison entière au nord du caravansérail de l’architecte, près du vieux pont ; et le four entier appelé Karr Khûlid pour la mosquée susdite, à titre de fondation légale. Dans l’emploi de la rente de cette fondation, on commencera par la construction et l’aménagement de la mosquée, puis on dépensera chaque mois 40 dirhams pour l’imam de ladite mosquée, et 50 dirhams pour deux muezzin qui appelleront à tour de rôle à la prière sur le minaret de ladite mosquée, (b2) et 30 dirhams pour l’intendant de la mosquée et du mausolée, et 50 dirhams pour cinq personnes qui réciteront audit endrooit un quart complet (du Coran), l’un après l’autre et tous ensemble, et 15 dirhams pour le prix de l’huile, des chandelles et du matériel nécessaire pour le balayage et pour le transport de l’eau ; et l’on dépensera le lundi de chaque semaine 3 dirhams pour le prix du pain qui doit être distribué à la porte du mausolée, et un dirham pour le prix de l’eau et de la neige, (c1) et l’on dépensera la même somme le jeudi de chaque semaine, et l’on dépensera chaque mois 11 dirhams pour le prix d’un vêtement complet, consistant en une chemise, un pantalon fin et les autres pièces, destiné aux orphelins, aux veuves et aux pauvres musulmans. Et s’il reste un solde, après cela, il sera dépensé pour celui qui sera pauvre et indigent parmi les enfants du fondateur, sa descendance (d1) et ses affranchis, sans distinction ; et s’il ne se trouve parmi eux aucun indigent, le solde sera distribué aux pauvres musulmans à la porte du mausolée. Et le fondateur a stipulé que la direction de l’établissement lui serait réservée, puis, après lui, au plus droit parmi ses enfants et sa descendance, puis à celui qui sera grand chambellan à Tripoli. En outre, le fondateur a stipulé (c2) que (les biens fonds de) la fondation ne seront pas affermés pour plus de trois ans et que (le revenu) en sera dépensé et qu’il restera exempt de charges et de taxes illégales, selon les clauses contenues dans l’acte de fondation, daté du milieu (du mois de dhu’)l-qa’da sacré de l’année 757 (9 novembre 1356), (d2) acte instrumenté et enregistré en séance de la haute justice à Tripoli la bien gardée. Et cette inscription a été gravée en rabi’ I de l’année (7)60 (février 1359). Et le droit d’eau pour cette mosquée, d’après la loi valable, est une quantité de trois quart de pouces prise à l’aqueduc de Tripoli ».

 

 

n.d. Inscription de Coran, 1 ligne, sur le même mur de la baie du portail.

« Coran XV, 45-49 ».

 

 

 

Biblio complémentaire :

Saliba (1994)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/ plan et sectiond de la madrasa

2/ vue depuis le sud

3/ vue depuis l’est

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4/ relevé du portail

5/ vue du portail

6/ partie centrale de l’inscription datée 760/1359

7/ partie droite de l’inscription datée 760/1359

8/ partie gauche de l’inscription datée 760/1359

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

9/ relevé des ouvertures en façade est

10/ les ouvertures doubles à gauche du portail avec le bandeau inscrit

11/ les ouvertures doubles à droite du portail

12/ les ouvertures de la façade sud

 

 

 

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[1] Texte d’après Sobernheim/Berchem (1909), n°49.