Bâb Antakîya (407/1016)

 

 

 

Localisation : sur front ouest de la vieille ville (F8.3).

Visite en 2003, 2006, 2008.

 

 

 

Réf :

Asad (2000), p.188-194

Eddé (1999)

Ecochard (1985), p.132-134

Gaube (1984), n°3

Herzfeld (1955), p.47-56

Korn (2004), n°126

Meinecke (1992), 25B/3, 26A/22, 29/47

Tabbaa (1997)

 

Mayer (1933), p.116, 147

Herzfeld (1955), n°9, 10, 11, 241, 242, 261

Oppenheim/Berchem (1913), n°51, 52, 53

RCEA 792008

Sauvaget (1933), n°34

 

 

 

Historique

 

Bâb Antakîya est une des plus anciennes portes de la ville, elle est située sur le front occidental de la veille ville, au début de l’axe à colonnades qui menait à l’Agora.

La porte actuelle a été reconstruite sur les vestiges antiques par le Hamdanide Sayf al-Dawla (ill.1)[1]. Une inscription mentionne de nouveaux travaux de rénovation vers 407/1016 par le calife Fatimide al-Hakîm[2].

Elle est finalement entièrement reconstruite sous le sultan Ayyûbide al-Nâsir Yûsuf II (r. 634/1244-658/1260) entre 643/1245 et 645/1247.

Les occupations Mongoles du 10 safar 658/26.I.1260 et des 21-23 jumada II 679/18-20.IX.1280 endommagent l’enceinte et les portes de la ville. Ces dégâts sont réparés en 792/1389 seulement, quand le gouverneur de la ville Kumushbughâ al-Hamawî (en poste de 791/1389 à 800/1397)[3] entreprend une première restauration du mur d’enceinte, les travaux sur Bâb Antakîya dure jusqu’en ramadan 792/13.VIII-11.IX.1390. Le nom de ce gouverneur apparaît aussi sur une inscription de la mosquée al-Nûrî à Hama.

Alep est occupée par Timur le 11 rabi’I 803/30.X.1400, entre cette date et son expulsion de la ville en rajab 803/15.II.-16.III.1401, les Mongoles laissent les fortifications de la ville en ruines. Sous le sultan al-Nâsir Faraj (1e règne du 15 shawwal 801/20.VI.1399 au 25 rabi’I 808/20.IX.1405), le mur d’enceinte est provisoirement réparé et Bâb Antakîya est restaurée par le gouverneur Duqmâq al-Muhammadî (en poste du 22 muharram 804/1.IX.1401 jusqu’en 806/1403)[4] à partir de rajab 804/4.II.1402 et jusqu’au 5 ramadan 804/8.IV.1402.

Le 13 rajab 820/26.VIII.1417, le sultan al-Mu’ayyad Shaykh (r. 1 sha’ban 815/6.XI.1412 – 9 muharram 824/14.I.1421) entreprend une visite à Alep, il donne des instructions pour renouveler et renforcer le mur d’enceinte de la ville. Jusqu’à sa mort le 9 muharram 824/14.I.1421, les fronts ouest et sud du mur sont réparés, cette campagne de travaux concerne aussi Bâb Antakîya qui est réparée en 823/1420 par le gouverneur Yashbak al-Mu’ayyadî.

 

 

 

Epigraphie

 

792/1390. Texte de restauration, 6 lignes (120x65) sur le tympan entre deux blasons (ill.9)[5].

« Basmalla. ‘En vérité, Nous t’avons octroyé un succès éclatant, afin que Dieu te pardonne tes premiers et tes derniers péchés’ (Coran XLVIII, 1-2). Basmalla. ‘Considère donc les traces de la miséricorde de Dieu, comme Il fait revivre la terre après sa mort ! en vérité, Il est certes Celui qui ranime les morts, et sur toute chose Il est omnipotent’ (Coran XXX, 49-50). Cette porte bénie a été refaite de neuf du temps de notre maître le sultan al-Malik al-Zâhir Abû Sa’id Barqûq, - que Dieu éternise son règne ! – sous la surveillance de notre maître, Sa très noble Grandeur Sayf al-Dîn Kumushbughâ al-Zâhirî, gouverneur général de la province d’Alep la bien gardée, sa construction était contrôlée par le moindre des serviteurs de Dieu le Très-Haut, Muhammad ibn al-Khatîb al-…., le grand qâdî des musulmans à Alep, sur l’initiative de Son Excellence élevée Shihâb al-Dîn Ahmad ibn al-Salâr. Cela (eut lieu) dans le mois de ramadan Auguste de l’année 792 août-septembre 1390 »

 

 

804/1402. Texte de restauration, 4 lignes dans une tabula ansata (110x40) sur le linteau de la porte (ill.9)[6].

« Puissent durer la puissance et le bien-être et le bonheur de Sa Majesté, notre souverain, al-Malik al-Nâsir, prince des pays orientaux et occidentaux, serviteur des deux sanctuaires, héritage provenant de son père al-Zâhir ! A ordonné de refaire cette porte, devenue vieille, notre maître, Son Altesse Sayf al-Dîn Duqmaq, (l’officier) d’al-Malik al-Nâsir, le gouverneur de la principauté royale d’Alep, la bien gardée, - qu’Allâh glorifie ses victoires ! – à la date du mois de sha’ban 804 (mars 1402) »

 

 

823/1423. Texte de reconstruction, bandeau (915cm), en haut de la porte se poursuivant sur la courtine (ill.6)[7].

« Au nom d’Allâh …. A ordonné de reconstruire cette porte et les murailles, qui s’étaient éboulées étant devenues vieilles et dont les traces effacées sauf des restes de parties bien conservées, notre maître, le sultan suprême, le tout-puissant sur les nuques des peuples, le seigneur des sultans des Arabes et des non-Arabes, le sultan des deux continents, le khâqân des deux mers, le servant des deux augustes sanctuaires, le sultan de l’Islam et des Musulmans, le protecteur des conquérants et des champions de la foi, le savant, le juste, al-Malik al-Mu’ayyad (Abû’l-Nasr Shaykh) – qu’Allâh perpétue sa royauté ! – pendant le gouvernement de Son Altesse Sayf al-Dîn (Yashbak …. Al-Yûsufî), au courant de l’année (8)23 (1423) »

 

 

885/1480. Décret, 4 lignes dans le parement sur le montant gauche de l’entrée (ill.10)[8].

« A la date du 6 rabi’I de l’année 885/16.V.1480, a ordonné Son Altesse gracieuse et haute, le maître bien servi, Azdamir, le préfet général, gouverneur de la principauté d’Alep la bien gardée – qu’Allâh glorifie ses victoires ! – l’abolition des taxes pesant sur ce district par suite de la tournée d’inspection des majordomes à la région judiciaire d’al-Aswâ… »

 

 

(n.d). Décret fragmentaire, 4 lignes sur le même pied-droit[9].

Texte non disponible.

 

 

899/1494. Décret, 7 lignes en 2 parties (90x75 et 140x45) sur le montant droit de la niche de la porte (ill.11)[10].

« Louanges à Dieu ! – a la date du 5 rajab l’isolé, en l’année 899/11.IV.1494, fut promulgué le décret princier, auguste, de notre maître, le seigneur, le chef, Zayn al-Dîn Sâlih al-Ashrafî, notre maître le titulaire de l’office de grand-chambellan et des autres fonctions dépendant de cet office dans la province royale d’Alep – que Dieu puisse garder !- (puisse Dieu glorifier ses victoires !), abolissant la (taxe appelée) ‘tournée du shaykh’, imposée aux meuniers, ainsi que le droit qu’il avait coutume de percevoir d’eux, (abolition décrétée) après qu’il eût établi que ces mesures vexatoires et préjudiciables avaientt été instituées à leur détriment sans aucune base (légale). Maudit en même temps que son père quiconque renouvellera cette injustice à leur détriment. Cette décision a été provoquée par le hajj Mûsâ, le hajj Muhammad et le hajj Hasan, alors shaykh des meuniers dans Alep (puisse Dieu la garder !) et son district. Louanges à Dieu seul ! »

 

 

 

Biblio complémentaire

Casanovas (2008)

 

 

 

 

 

 

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1/ plan de Bâb Antakîya

2/ vur du bastion sud avec l’entrée

3/ vue du bastion nord depuis le nord

4/ vue du bastion nord depuis l’ouest

 

 

 

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5/ vue du bastion sud depuis l’ouest

6/ la courtine entre les 2 bastions avec le bandeau inscrit daté 823/1423

7/ l’entrée du bastion sud

8/ vue de la courtine avec le bandeau inscrit daté 823/1423 et l’entrée

 

 

 

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9/ les inscriptions sur l’entrée datées 792/1390 et 804/1402

10/ décret daté 885/1480 sur le montant gauche de l’entrée

11/ décret daté 899/1494 sur le montant droit de l’entrée

 

 

 

Documents anciens

 

 

 

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[1] Il reste les vestiges d’une tour circulaire insérée dans le bloc droit de la porte.

[2] Texte in Herzfeld (1955), n°8.

[3] Sur Kumushbughâ, cf. Mayer (1933), p.146-147.

[4] Sur Duqmâq, cf. Mayer (1933), p.115-116.

[5] Texte d’après RCEA 792008.

[6] Texte d’après Herzfeld (1955), n°10.

[7] Texte d’après Herzfeld (1955), n°11.

[8] Texte d’après Herzfeld (1955), n°241.

[9] Voir Herzfeld (1955), n°242.

[10] Texte d’après Sauvaget (1933), n°34.